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Hamza Bounoua, L’ascension de la lettre vers le ciel

Auteur : Musée public national d’art moderne et contemporain d’Alger

Editeur : Alger, capitale de la culture arabe 2007

Date de parution: 2007

Nombre de pages: 208

Langue :Arabe - Français

 


La calligraphie arabe a toujours fasciné portée par le souffle de la révélation coranique, elle a atteint des sommets au fur et à mesure que la civilisation musulmane  s’épanouissait. Cet essor s’est traduit par un foisonnement créatif sans pareil. Des écoles sont apparues, telles que celles de Koufa et Basra qui rivalisaient de perfection et d’audace. Des styles sont nés, comme le Nasri, le koufi, le diwani, atc. Avec leurs innombrables variations et combinaisons. Des maitres sont distingués, initiant une longue chaine de filiation artistique, transmise à travers les siècles de disciple à disciple. Mais, plus que cela, la lettre a rayonné sur l’environnement supports et matériaux.ans l’architecture elle accompagnait les édifices religieux mais également les palais et les espaces publics ou de simples demeures, déclinée en carreaux de faïence, en gravures sur bois ou sur pierre, en peintures colorées….On la retrouvait dans les tissages et soieries, l’orfèvrerie, l’ébénisterie ou la dinanderie ainsi bien sur que dans les enluminures sur parchemins qui donnèrent la pleine mesure de ses possibilité. Ainsi, à bien des égards, la calligraphie en terre d’islam fut l’art des arts.

Il est donc à la fois émouvant et intéressant de voir comment son prestigieux parcours a su se prolonger jusqu’aux temps actuels avec, en premier lieu les pionniers de la peinture arabe qui saisirent toute la modernité de ses courbes et déliés et la liberté créative qu’elle permettait à ses auteurs. Dans leur effort admirable de concevoir un langage artistique à la fois authentique et audacieux, la calligraphie fut pour eux à la fois une source d’inspiration et un instrument d’expression. Parmi ceux là, le nom de Mohammed Khadda en Algérie, s’impose naturellement. Dans un deuxième temps, ce sont les générations de l’art contemporain qui prolongèrent cette démarche. Ainsi, plusieurs artistes de la fin du xxe siècle et du début de celui-ci, se sont appliqués à renouveler le discours pictural calligraphique pour l’entrainer sur les voies nouvelles de l’art universel.

Hamza Bounoua, né en 1979, est de ceux-là Après des études à l’Ecole des Beaux-arts d’Alger, ce jeune créateur a donné des lettres de noblesse à ses œuvres en intégrant dans ses compositions des structures calligraphiques dynamiques. Son travail qui s’inscrit dans la veine de ses ainés, se distingue cependant par son originalité. Avec une magnifique capacité de mise en espace des lettres, il développe aussi une intelligence de la couleur et un sens élevé de la composition. Son style exprime bien les aspirations des jeunes créateurs d’Algérie et du monde arabe qui, sensible à leur héritage culturel et artistique, envisagent également son universalité et ne manquent pas de l’inscrire dans une dimension in internationale.

En quelques années, Hamza Bounoua s’est forgé une renommée. A partir des pays du Golfe ou  il vit et travaille, il expose régulièrement dans plusieurs parties du monde. Il a toujours tenu à présenter ses œuvres en Algérie mais c’est la première fois qu’il bénéfice d’un espace aussi important et prestigieux en mesure de donner la mesure du niveau qu’il a atteint désormais. Cette exposition, initiée lors de l’événement Alger, capitale de la culture  arabe, vise à le distinguer pour sa contribution au rayonnement de la peinture algérienne. C’est une des missions du nouveau Musée d’art moderne  et contemporain d’Alger que de valoriser chez eux les artistes algériens œuvrant  à l’étranger et de  les mettre en contact avec leur public national. Cette action qui vient en complément de celle en direction des artistes vivant au pays doit permettre de renouer les fils de création algérienne qui, comme toutes les autres, aspire autant à son épanouissement à l’intérieur qu’à l’extérieure du pays. Aujourd’hui plus que jamais, l’art se nourrit  de la proximité à ses sources et références comme de ses ambitions internationales.

En choisissant d’intituler son exposition l’Ascension de la lettre vers le ciel, Hamza Bounoua donne à ce double élan une dimension spirituelle marquée qui renforce son désir d’expression et d’accomplissement.

La calligraphie exprime la divinité de la nature et la présence d’un créateur. S’il faut aller un peu plus loin, au cœur de l’inspiration, il va de soi que la calligraphie est un art abstrait mais elle aspire à donner une vision spirituelle du  monde.

La lettre arabe, principale composante dans l’œuvre de Hamza, offre une grande liberté d’expression, du fait de la complexe structure des signes et de la variété de traits offert par l’écriture au pinceau. Cet art est riche de multiples factures esthétiques : beauté des lignes et des courbes, profondeurs des noirs, éclats de couleurs, construction, simplicité, équilibre, rythme et bien d’autres encore. IL est vrai aussi que c’est l’art ou la simplicité est la plus difficile à atteindre.

Plusieurs couleurs sont ainsi présentes. Mais il ya a surtout deux couleurs dominantes, le noir et le blanc, quoique en général dans notre pensée le blanc et le noir représentent toutes les couleurs : cela signifie que toutes les autres couleurs y sont résumées. La forme de la lettre, c’est le tracé noir dans l’espace, lequel doit être en parfaite harmonie avec lui. La relation qu’entretiennent la ligne noire et l’espace blanc est comparable à celle qui existe entre un bloc de marbre et la statue achevée. Le sculpteur de génie voit la statue idéale lorsqu’il pose son regard sur le support vierge avant que son pinceau n’y vole, il ne pourra la réaliser.  IL semble que le papier, la toile, le bois ou autre medium est comme une terre qu’il faut creuser pour y découvrir une forme qu’elle recèle déjà. Si vous regardez le sentiment que l’univers est parfait, que les étoiles étincelantes forment une harmonie parfaite avec l’obscurité. Il est de même pour les œuvre  de Hamza : les étoiles, ce sont les lignes. Il abandonne le « sujet » et découvre que la couleur et la lumière et des accents sont source de pure délectation.

De nombreux artistes arabes contemporain ont placé l’esthétique de l’art de la calligraphie au centre de leur œuvre. Leur intérêt est manifeste pour l’écriture, le décor et l’image. Si la tradition arabe, islamique ou parfois antique, nourrit cet art et peut jouer un rôle fondamental  dans la recherche des artistes, sa présence ne répond pas essentiellement à un repli identitaire, mais surtout à une manière d’être dans le présent et l’universel. Aujourd’hui, la lettre inspire aussi les peintres, dont certains restent attachés à sa valeur signifiante, tandis que d’autres y voient un signe porteur d’histoire, d’identité et d’universalité au-delà de langue.

Hamza dans son œuvre, revendique en quelque sorte cet attachement à la culture arabe en l’inscrivant  dans une image actuelle, par le procédé de la peinture, Hamza veut permettre à la couleur de donner à la lettre une matérialité comparable à celle du son dans la langue.

Chez Hamza, l’idéologie de son art est la croyance d’une part à   l’abstraction symbolique des formes en un art ornemental et, d’autre part, à une présentation concrète de cette forme. L’art du signe est en accord avec la vie en tant qu’il en constitue un aspect essentiel dans son travail, écriture horizontale, singes et symboles sont les atouts majeurs dans sa composition graphique et colorée, est d’une richesse ou de motifs décoratifs qui ira croissant, les plus courants sont la ligne, le point et les zigzags.

L’artiste pratique une peinture aux tonalités vives parfois assez figuratives. Le jeu subtil de l’écriture arabe y côtoie les silhouettes humaines dont l’agitation fébrile contraste avec l’immobilité des signes. C’est vers la représentation humaine que s’organisent en fonction d’une arabesque suggestive. Cette force de concertation est  nécessaire pour trois raison fondamentales : l’artiste n’a qu’une chance ; il crée un monde nouveau ; enfin, son œuvre doit être vivante.

 


 

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