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L’âge d’or des sciences arabes

Auteur : Ahmed Djebbar

​​Editeur : Alger, capitale de la culture arabe 2007, Institut du monde arabe 

Date de parution: 2007

Dépôt Légal : 23307 

Nombre de pages: 325

Langue : Arabe, Français

 

 

 


Il y a longtemps que l’institut du monde arabe voulait consacrer une exposition aux sciences arabe en leur âge d’or pour donner la mesure de cet étonnant phénomène de civilisation qui a intéressé les pays d’Islam entre le VIIIe et le XVe siècle et sans lequel les temps modernes ne seraient pas advenus.

Ce que nous devons à cette culture scientifique qui a pris son essor à Damas, sous les derniers Omeyyades, puis à Bagdad, sous les première  Abbassides, n’est pas seulement la connaissance exacte et raisonnée des choses, c’est aussi une grande  leçon d’humanisme ou, si l’on veut, de philosophie appliquée. Ses débuts sont étonnants, avec une appropriation du savoir qui s’est opérée par la traduction massive des ouvrages érudits de d’Antiquité, la pensée d’Aristote et de Platon, les mathématique de Diophante, d’Euclide et d’Archimède, l’astronomie de Ptolémée, la médecine d’Hippocrate et de Galien. La rigueur de la méthode, l’internationalisation de la communauté savant, l’adoption d’une longue unique comme outil de communication, le dépassement des clivages religieux au profite de la recherche, le gout  de la science pure, tout concourt à la formation de cette culture arabe « classique » qui va assurer aux pays d’Islam un éclat sans égal au Moyen Age.

Dans l’émergence de ce phénomène, la langue arabe a joué un rôle déterminant. Elle facilite l’exercice de la pensée et s’impose à tous comme l’outil et le véhicule de cette culture scientifique. Louis Massignon aimait à citer ce passage d’al -Bîrunî (m.1047) : ¨c’est dans la langue arabe que les sciences ont  été transmises, par traductions, venant de toutes les parties du monde ; et les beautés de cette langue ont circulé avec elles dans nos artères et dans nos veines »

D’autres, mieux que nous, diront ici tout ce que cette science arabe a apporté au patrimoine de l’humanité, sa contribution à l’universel. Elle n’est pas, comme on l’a souligné avec force, une simple transmission de la pensée grecque. D’abord, parce qu’elle touche à bien d’autres cultures et, plus encore, parce que cette science résulte d’un nouvel état d’esprit, tout à la fois soucieux de théories et de mises en pratique, d’observations et de vérifications. Les disciplines traditionnelles vont être ainsi revivifiées et enrichies. Certaines, inconnues des Grecs, ou seulement effleurées par eux, vont naitre et prendre leur envol. C’est par exemple, le cas de l’algèbre qui   se développe grâce aux travaux  d’al –Khwârizmî d’Ibn al-Haytham, d’Omar al- Khayyâm puis du Maghrébin Ibn al-Banna ; mais aussi le cas d’autres branches des mathématiques, comme la trigonométrie, l’analyse combinatoire, l’analyse indéterminée. Le nombre n’est plus regardé comme une « nature » entretenant des rapports avec l’Un primordial, mais comme une entité séparée et indépendante, douée d’un rôle opératoire.

Tout cela est bien proche de la mentalité ? Ce serait probablement lui infliger une grave distorsion. Cette science ne se sépare pas d’une réflexion générale sur la Nature et sur le Monde ou l’homme occupe une position centrale. C’est même à cause de ce principe qu’elle conservera le géocentrisme de Ptolémée, malgré tous ses défauts. Elle ne renonce pas davantage à sa conception encyclopédique du savoir ou la première place est accordée au domaine du religieux. A coté des sciences exactes, les Arabes cultiveront avec passion l’astrologie,  l’alchimie, la science des lettres, toutes ces choses qui sont regroupées sous le nom d’hermétisme et que nous considérons aujourd’hui comme des « impasses de la recherche ». L’alchimie arabe, héritière des écoles d’Alexandrie, a beaucoup contribué à la naissance de la chimie moderne et prend une singulière  dimension si on lui redonne les principes de la « philosophie naturelle », ces quatre éléments constitutifs du monde (feu, air, eau, terre), qui servaient également de base à la théorie médicale. L’équilibre des éléments, comme celui des « humeurs », repose sur une même hypothèse qui est celle de l’unité de la matière.

Cette culture scientifique qui s’élabore, en avance sur l’Occident latin, trouve le moyen de s’épanouir à l’intérieur de cadres sociologiques et culturels bien définis. Sans se séparer du religieux, elle revendique avec fierté les prérogatives de la raison. Laissons la parole à  Sâ’îd al-Andalusî, un historien tolédan du XIe siècle : « la catégorie des nations qui a cultivé les sciences forme l’élite et la partie essentielle des créatures d’Allâh. Ces nation, en effet, ont tendu à acquérir des vertus de cette âme raisonnable qui fait l’espèce humaine et corrige la nature. « Que peut-on ajouter de plus et comment ne pas illustrer cette leçon de civilisation dans les murs de l’Institut ?

 


 

 

 

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