Il est rarement arrivé qu'au musée national des beaux-arts, nous ayons à parler du feu; certes, de nombreux efforts ont été consentis, au cours des dernières années, pour que notre belle collection de céramique européennes soit mise en exposition, en l'intégrant à un parcours historique enrichi et élargi à l'art décoratif; débutant au XVI^es., cette collection montre, au travers de pièces de belle qualité, l'expansion, en Europe, de cet art qui a su inscrire son évolution aux côtés des autres arts. S'il nous était arrivé, récemment, d'accueillir les réalisations des potiers japonais, c'est dans cet esprit d'ouverture à la connaissance de l'art universel qui caractérise notre musée; de la à rendre hommage à un maître de la céramique algérienne, il n'ya qu'un pas que nous franchissons en cette année 2007.

La publication par laquelle nous nous proposons d'accompagner cette exposition qui regroupe les meilleures œuvres du grand maître Mohamed Boumehdi et celle de ses héritiers, aura peut-être ceci de particulier, qu'elle trouvera prétexte en l'évènement pour tenter de mieux situer l'art céramique algérien dans le long développement que connurent les arts du feu en ce creuset particulièrement inventif qu'est la Méditerranée. C'est essentiellement pour des raisons de compréhension et d'objectivité scientifiques qu'un intérêt particulier sera  donnée à l'Histoire, en tant que critère d'évaluation d'une production qui s'inscrit à la lisière du geste et de la création, en cette époque de synthèse de la connaissance qui est la nôtre.