Alger, vue par Benaboura Racim Samsom et Zmirli
Auteur : Dlila Mahammed-Orfali
Editeur : Musée National des Beaux-Arts
Date de parution: 2007
ISBN : 978-9961-9670-1-0
Nombre de pages: 128
Langue : Arabe - Français
Alger, ville fortifiée dont le blanc tringle auréolé de verdure domine une baie que les lueurs du soleil ou de soleil ou de la lune parent d bleu ou d’argent, se détache en surplomb du vert massif de la Bouzaréah ;de blanches maisons parsèment la campagne environnante ; telle est l’image d’Epinal admise qui immortalise l’antique cité dans la plupart des documents iconographiques, qu’il s’agisse de cartes ou de représentation plus artistiques.
Cette interprétation édénique, d’une configuration géographique apriori idéale ajoutée a la suprématie maritime que la ville acquiert au fil des siècles et a sa situation stratégique, va susciter des représentations diverses et souvent surprenantes.
En effet, rapidement le mythe et le récit viendront supplanter le simple rendu de la topographie, et par leur originalité, nourrir les légendes anciennes, pour aboutir au XXes. aux vision classique intronisées par Mohamed Racim qui voit très vite en sa ville natale le symbole de la citadinité conquise ; un contemporain de Racim,Hacéne Benboura,qui naitre à Alger en 1898, y verra, pour sa part, autre chose que l’héritage braillant de la Régence ;il s’instituera inventeur de la ville moderne, un espace ou se côtoie le peuple hybride des petites gens ;cet Utrillo algérois conférera des lettres de noblesse au modeste quartier de son enfance, ce Bel court aujourd’hui tristement démembré, en en évoquant avec tendresse les venelles proprettes et l’atmosphère bon enfant.
D’autre artistes, avant aux, étaient tombé en pamoison devant la poésie dégagée par les fontaines et les cafés, les vallons tapissés d’acanthes, les brumes matinales et les bleus profonds des cieux et avaient cherché a en immortaliser, l’un le romantique archaïsme, l’autre la beauté fugace et attrayante; tous avaient eu a cœur, qu’ils aient été voyageurs, écrivains, scientifiques ,ou plus simplement, promeneurs, d’en rendre les attraits, la qualité de l’exceptionnelle limiére,les atmosphères, l’activité nonchalante .
Les peintres, plus que tout autre, avaient été sensibles aux élans d’émotion que suscite la petite cité méditerranéenne ; ne se posant pas en rien, elle dégage ce rien d’attirance qui stimule le sentiment de découverte, intriguant d’autant mieux qu’elle distille ses charmes ;ils chercheront a l’immortaliser au point qu’après avoir servi mille et une fois le plaisir des cartographes et des lithographes, ses sites discrets seront ,sans discontinuer, pendant plus de trois siècles, au cœur de la tourmente esthétique, inspirant tour à tour Delacroix, Fromentin, Chataud, Renoir, Lebourg, Marquet, Assus, Friesz………
Au XXes, des artistes algériens, rompus à l’art de chevalet d’inspiration occidentale, s’emparent de la thématique érigée en Ecole par leurs contemporains et ainés ; Zmirli comme Samson seront de ceux qui, en tant qu’algériens de leur tempos, impriment a leur art leur trop plein d’amour et d’attentes : l’un s’attachera à la représentation délicate que lui inspire cette ville hospitalière, tandis que l’autre mettra en scène, une image de la ville moderne et tapageuse, grondante de révolte et frémissante de passions.