Festival International de l'Art Contemporain

 La solidarité des artistes de toutes origines, de toutes générations et  de toutes tendances esthétiques, se manifeste, en réaction contre le colonialisme, la guerre, la torture et la censure en Algérie, dès 1955, en Italie et en France, autour de Jean-Jacques Lebel (1936-) et de ses confrères artistes et intellectuels, 

L’idée d’un art-action, exprimée  au moyen d’articles de presse, de pétitions, de manifestes et d’expositions, se développe en mouvement collectif, s’amplifie et s’internationalise au rythme de la guerre d’indépendance algérienne. Celle-ci a remis au cœur du débat politique et  artistique, l’art comme arme de combat pour la liberté sous toutes ses formes.  En 1961, Grand Tableau antifasciste collectif, qui transcrit et complète, de manière plastique, la déclaration des 121 intellectuels et artistes français contre la poursuite de la guerre, incarne la volonté des artistes de conquérir leur liberté d’expression et de jouer, individuellement et en groupe, leur  rôle  dans  la dénonciation de la guerre et dans la défense du droit inaliénable des peuples à leur souveraineté. 

Les artistes, naturellement engagés dans la création artistique, se font témoins et acteurs  des événements. Ils transforment leurs actes de résistance au pouvoir colonial, et leurs préludes à  l’indépendance de l’Algérie,  en don au peuple algérien, des œuvres  par lesquelles ils n’ont cessé de le soutenir depuis 1956. Le vœu de Jean-Jacques Lebel, d’Errò (1932-), de Bernard Rancillac (1931- ), de Wilfredo Lam (1902-1982), de Roberto Matta (1911-2002),  d’Eduardo Arroyo (1937-), de Cesare Peverelli (1922-2000), de Leonardo Cremonini (1925-2010), d’André Masson (1896-1987), d’Edouard Pignon (1905-1993), de Jacques Monory (1924-), d’Henri Cueco ( 1929-), de Michel Parré (1938-1998), et de tant d’autres artistes marquants des années 50-60, était de les savoir un jour dans un Musée d’art moderne. Depuis les années 80 et en attendant  de concrétiser leur noble  vœu, cette collection, appelée Fonds art et révolution et conservée au Musée des Beaux-Arts d’Alger, fait l’objet d’une attention particulière de la part de ses dépositaires et des autorités de tutelle.  Trop conscients de l’importance historique du geste fraternel et généreux de ses donateurs, ceux-ci saisissent chaque occasion   pour leur rendre hommage. 

Le colloque, organisé dans le cadre de la célébration du cinquantième anniversaire  de l’indépendance algérienne, précède l’exposition qui leur sera consacrée en 2013 au Musée d’Art Moderne d’Alger (M.A.M.A).  Il  rappellera le rôle politique et culturel des artistes, les traditions de lutte auxquelles il se rattache et  les contextes  qui le remettent au centre du débat partout dans le monde et qui déterminent l’évolution des formes et de l’esthétique. 

Le colloque développera  ce thème universel  de l’histoire de l’art sous plusieurs angles de vue et le déclinera en autant de sujets qu’il y a d’expériences humaines passées et actuelles. Les participants venant du Maghreb, du Monde arabe,  d’Europe et des Etats-Unis, conservateurs de musées, historiens de l’art, enseignants, commissaires d’expositions, feront part au public de leurs études et de leur réflexion sur le rapport manifeste entre l’art et l’histoire.