Ahmed Malek est né le 6 Mars 1932 à Bordj El Kiffan, Alger. Il était l’ainé de la famille avec 3 frères et une sœur. Très jeune, il commence à travailler dans des usines pour aider son père à subvenir aux besoins de la famille. La mère d’Ahmed Malek est morte quand il avait 12 ans. C’est à ce moment-là qu’il décida de devenir musicien. Après avoir fini l’école il s’inscrivit au conservatoire d’Alger.
Très tôt, il utilisa sa carrière pour voyager dans les pays voisins et à l’étranger comme au festival d’ Helsinki en 1962 ou à la première exposition universelle où il représenta l’Algérie en 1967 à Montréal, Canada. Il y travailla d’ailleurs à nouveau deux ans plus tard comme chef d’orchestre à la « Terre des hommes ».
En octobre 1968 il se maria à Ottawa, Canada. En 1970 sa fille Henya naît à Osaka, Japon et en 1973 nait sa deuxième fille Maya à Alger. Bien qu’il continuât à beaucoup voyager, Ahmed Malek n’arrêta pas d’être actif en Algérie dans les années 1970. Il fut soliste de flûte de l’orchestre symphonique au Festival panafricain d’Alger. En 1972 il est honoré du premier prix des « Arts et des Lettres de la composition » pour les compositions symphoniques créées pour le 10ème anniversaire de l’indépendance. En 1974, Ahmed Malek devint professeur de flûte au conservatoire d’Alger. En 1976, il reçut la médaille d’or au « Panafrican Festival » d’Alger. C’est aussi dans les années 1970 qu’il compose certaines de ses bandes sons les plus iconiques avec « Lesvacances de l’inspecteurTahar », « Omar Gatlato », « Leila et les autres » et beaucoup d’autres… A l’étranger il continua de représenter l’Algérie à d’autres expositions universelles comme celle d’Osaka, Japon en 1970.
Dans les années 1980 il devint membre du jury du XVIIème « Prague d’or », un festival international en Tchéquoslovquie. C’est aussi à ce moment là qu’il commença à voyager à Cuba en partie à travers sa passion pour la musique électronique. Entre 1981 et 1998, Ahmed Malek séjourna huit fois à Cuba. Il visita aussi les Etats Unis à l’occasion du festival de Baltimore sur invitation de la compositeure et curatrice Vivian Adelberg Rudow. Il participa aussi aux « Tribunes de Musique Africaine » à Dakar, Brazzaville, Tunis et à Alger. En 1987, Ahmed Malek reçut un grand prix national pour son travail de composition de musiques de films. Dans les années 1990, Ahmed Malek continua à travailler sur des bandes originales pendant ses voyages en France notamment pour le festival de Bourges auquel il participa six fois. En 1992, il devint responsable des activités artistiques au Pavillon Algérien à l’exposition universelle de Séville, Espagne.
A la fin des années 1990, la santé d’Ahmed Malek se détériore. Il finit par arrêter de voyager et un peu plus tard de travailler.
Bien que le nom Ahmed Malek ne soit pas très connu en Algérie, beaucoup de ses musiques sont gravées dans la mémoire collective. Ses compositions ont fini par le transcender en termes de popularité. C’est dû en partie grâce à ses contributions pour de nombreux films algériens des années 1970 et 1980 : ses compositions sont donc profondément liées à l’âge d’or du cinéma algérien.
Dans une interview accordée au critique de cinéma et journaliste Azzedine Mabrouki, il explique : « Pour moi, chaque film a sa propre couleur. Trouver la bonne musique pour unfilm, c’est comme confectionner un costume sur mesure. Ma bonne mémoire et le fait que j’arrive à me souvenir de chaque scène du film est très utile pour mon travail en tant que musicien. J’essaie d’améliorer l’expérience visuelle du spectateur à traves la bande son. Pour moi, la musique d’un film a un rôle aussi intellectuel qu’émotionnel. Elle est censée provoquer à la fois l’émotion et la réflexion. Une note de musique ne peut durer que quelques secondes et avoir un grand impact. J’essaie toujours d’utiliser différents instruments puisque chacun d’entre eux va créer un effet diffèrent, une émotion, une sensation. »
Ahmed Malek s’est toujours considéré comme un ambassadeur de la culture algérienne à travers le monde. Sa musique avait cette identité particulière : mélancolique et introspective, sensible et touchante mais jamais déprimante. Pas besoin d’avoir vu les films pour lesquels il a composé ses morceaux, il suffit de fermer les yeux pour que des images apparaissent dans votre tête quand vous écoutez sa musique. Ahmed Malek a aussi travaillé en tant que compositeur d’émissions de télévision, documentaires et de pièces de théâtre. En tant que chef d’orchestre, il dirigea un grand nombre d’orchestres pendant sa carrière. Plus tard il enseignera au conservatoire d’Alger tout en étant le pionnier des arrangements électro-acoustiques en Algérie.
À la fin des années 1990 sa santé commença à se détériorer. Ahmed Malek meurt le 24 juillet 2008 chez lui à El Mouradia, Alger à l’âge de 76 ans laissant ses deux filles.
Habibi Funk and Sadaf Vasaei, Berlin, May 2019
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